Après 6h de route, nous voilà rapprochés du parc du Yellowstone, l'un des parcs les plus visités des États Unis. On s'était dit qu'on allait dormir tranquillement dans un motel, bien avant l'entrée du parc pour être tôt le lendemain matin à l'intérieur. 
Notre choix s'est donc porté sur Bozeman, une ville de grande taille pour le Montana mais de petite taille pour les États Unis et même pour la France : 40 000 habitants.
Arrivés dans la banlieue, aussi glamour que d'arriver autour de Vierzon, nous tentons un premier hôtel : complet. Deuxième hôtel : complet. Troisième hôtel : une chambre disponible mais fumeur et à 230 dollars la nuit. Fort de ces trois refus, nous demandons au réceptionniste : "Mais pourquoi tout est complet ici ??" Réponse : C'est que vous êtes juste à côté du parc du Yellowstone... "Juste à côté", comprendre : 150km et 2h de route. C'est comme si on voulait réserver un Formule 1 à Rennes et que le réceptionniste nous réponde : C'est complet Monsieur, c'est que vous êtes juste à côté du Mont Saint Michel... 

Finalement nous en avons trouvé un à 120 dollars, soit notre plus gros investissement hôtelier depuis 4 mois, sachant que l'on essaye de ne pas dépenser plus de 90 dollars par jour. Perdu pour aujourd'hui.

Mais au moins, on a un toit et le lendemain, c'est avec excitation que nous découvrons le parc ... sous la pluie ... la seule journée pluvieuse de tout l'été sûrement, mais bon; ayant une place réservée dans un camping, on prend notre temps pour ne pas monter la tente de suite et sans stress car au moins, on sait où dormir.
Après un peu de route, le parc en comprenant plus de 400km, la journée prend une heureuse tournure quand nous croisons au loin un bébé ours brun puis juste après, devant nous, un coyote, et enfin un énorme bison que nous avons suivi sur 100m. Ce parc ne semble donc pas voler sa réputation. 
Juste le temps de se renseigner sur les randonnées à faire et comme un symbole, la pluie s'arrête, idéal pour découvrir les lieux à pied avec un spray lacrimo anti ours à la ceinture qu'un Rangers nous a donné, chose rare car à Dollarland, oups ! je voulais dire Yellowstone, car tout se paye ici et chèrement. Par ailleurs et pour plus d'explication, un Rangers est un mot très stylé qui correspond à un Garde Forestier, bien moins pimpant; il n'y a pas à dire, ils savent y faire ici, ça claque plus quand un enfant dit que plus tard il voudra être Rangers que Garde forestier quand même. 

Après une nuit glaciale (proche de 0) que notre tente, typée camping californienne, c'est à dire ultra aérée (moustiquaire à la place d'une toile imperméable) , peine à contenir, nous repartons à notre Intervilles à nous, la chasse au camping car nous n'avions qu'une nuit réservée.

Pour mettre toutes les chances de notre côté, nous sommes arrivés à 8h15 le matin et déjà la queue était longue... Trop longue puisque plus de 35 groupes attendaient pour 40 emplacements disponibles sachant que ceux déjà installés avaient jusqu'à 11h pour renouveler leur nuit. Trop risqué pour nous et nous avons dû faire une entente franco-canadienne pour rester dans la file d'attente et en même temps allez vérifier la disponibilité dans un autre camping sans perdre notre place dans la file. Techniquement, Celine est restée avec la femme du couple canadien et je suis parti avec l'homme à la recherche d'une place dans l'autre camping. Victoire ! Notre stratégie a été efficace mais à la fin de la bataille, nous comptons les morts et les blessés. Ce sera un camping un peu éloigné et des toilettes sèches et sans douche. Toujours mieux que dormir dans la voiture :)

Après l'installation express pour faire sécher la tente de la rosée de la veille, nous sommes partis pour une belle randonnée de 15km, seuls dans la nature, puis une visite de nombreux geysers, car le Yellowstone comprendrait 80% des geysers du monde en entier selon le Lonely Planet; ça me paraît beaucoup mais c'est très beau avec plein de couelurs. 

Le jour suivant, visite du canyon du Yellowstone, magnifique et majestueux mais un brin peuplé de touristes. Ce n'est pas grave car l'après midi, nous avons trouvé une randonnée de 10 à 20 km suivant notre forme dans le territoire des grizzly, une randonnée trop longue pour les visiteurs du Yellowstone. Résultat, seuls au monde avec un picnic et notre spray lacrimo anti ours dans une immense vallée. 
Finalement, nous avons marché 14km mais le stress à chaque virage et à chaque bruit aura eu raison de notre courage et ce n'est pas le bison qui a surgit sur notre chemin du retour qui aura arrangé les choses. Comme pour les ours, on s'est regardés, on a évalué nos forces, on savait qu'on allait perdre, alors on a marché tête baissée en s'écartant un maximum de lui. 
Le problème en rentrant à l'heure de pointe à notre camping, c'est que l'on tombe sur les troupeaux de bisons qui eux aussi rentrent chez eux. Et quand ils décident de traverser la route, ce sont des kilomètres de bouchons assurés, mais bizarrement, on est beaucoup plus patient quand une grosse bête vous regarde en mode : "si tu bouges j'éclate ton rétroviseur" sachant que pour rappel, on a pas d'assurance hormis un talisman indien... 

Dernier jour, nous sortons du parc du Yellowstone pour traverser le Grand Teton National Park, juste au sud. Un parc magnifique que nous avons parcouru à l'américaine, c'est à dire sans quasiment sortir de la voiture. Une prouesse ? Pas tant que ça sachant que tout est fait pour, ici, les routes étant construites pour profiter des paysages tranquillement sans bouger de son siège ou pour un tour de pas plus de 500 mètres. En tout cas, le parc est beau et ressemble plutôt à un paysage alpin avec de beaux lacs et de grandes montagnes. 
C'est sur ces paysages que nous quittons le Wyoming pour descendre vers les parcs du sud des États Unis.