Voilà voilà voilà. Je crois que j'ai dû faire le commentaire cent fois en étant dans cette ville. Il faut dire que Walla Walla est un nom peu commun, mais c'est LA nouvelle ville du vin de l'Etat de Washington. Inconnue au bataillon pour nous avant d'arriver aux États Unis, cette mignonne petite ville s'est développée depuis une dizaine d'année avec de bons restaurants et un centre ville attractif notamment par l'arrivée des wineries, et donc du tourisme.

Parlons donc un peu des vins. Ici, 0 contacts donc 100% de culot, en se présentant en tant que professionnels (ce qui est vrai quand même !), tous nous ont accueillis les bras ouverts même celles fermées au public. A commencer par Amavi, que nous avions choisi pour sa vue, un peu en hauteur, qui domine une partie de la vallée et où le rouge Cabernet Sauvignon fut très plaisant.
Puis direction NorthStar réputée pour son Merlot, et nous n'avons pas été déçu par le 2012 et encore plus par le Northstar Premier, qui était bien structuré et puissant avec une longue finale tout en offrant plein de fruits. Mais l'assemblage Cabernet Sauvignon / Merlot n'était pas en reste, excellent pour son côté frais, fruité et des tanins pas trop présents mais qui donne un bel équilibre (on en a repris 2 fois ;) )
Pour terminer la matinée, nous avons choisi Va Piano, excellente winery, la plus homogène selon moi, avec comme par exemple le Sauvignon Blanc, frais et plein de pêche en bouche ou le Chardonnay, un délice dans un style plus français qu'américain (comprendre : moins de goût de bois).

Puis nous avons tenté d'aller dans les fameuses tasting rooms du centre ville, des salles de dégustation dédiées à un vignoble. L'expérience visuelle nous a enchanté avec des hangars réaménagés dans des styles très modernes mais l'expérience de la dégustation nous a moins convaincu. 
Pour Seven Hills, les vins étaient très bons, comme le Ciel du Cheval, un assemblage typé Bordelais, plein de finesse avec une belle structure et pour Charles Smith, l'expérience était plus mitigée. Nous avons goûté une gamme plus accessible, au marketing genial, l'idée étant de cibler les jeunes pour qui le vin est trop cher (des bouteilles à partir de 12/15 dollars tout de même mais quand on sait que la moindre bouteille ici en vaut 30, on relativise ). Les vins n'ont pas été nos préférés et la ligne plus haut de gamme non plus, hormis le Sixto, un chardonnay plutôt frais et agréable. Il faut dire que nous avions enchaîné 4 wineries avant donc le palais n'était peut être plus aussi réceptif. 

Le lendemain, c'est à 11h, après un passage salutaire chez le coiffeur pour moi, que nous avons dégusté nos premiers vins chez Reininger, une des plus anciennes winery de la région. Une première découverte avec un Merlot 2009 resté 6 ans en barrique (première fois que l'on voyait un winemaker laisser aussi longtemps un vin en barrique) , que j'ai trouvé un peu trop boisé pour mais que Celine a bien aimé. Nous avons par contre été unanime sur le Hélix SoRhô Wahluke Slope, un assemblage typé Rhône français, avec des petits fruits rouges et des épices, délicieux, et la Syrah Reininger 2012, très puissante et très fruitée, un régal. 

Pour conclure les vignobles de Washington, la maison LongShadow nous a ouvert ses portes pour une visite passionnante. Il faut dire que le projet est audacieux, la winery a fait venir pour chaque vin, un winemaker mondialement reconnu. Le résultat est intéressant car les styles sont aussi variés que le nombre de vins. Nos deux coups de cœur : 
- Pirouette 2013, une association entre un français pour l'assemblage et une chilienne pour la fermentation, donne un vin tout simplement parfaitement équilibré, fruité et agréable en bouche.
- Sequel 2014, un australien, spécialiste de la Syrah et qui démontre tout son talent à travers ce vin fin et élégant, des fruits et de la structure. 


C'est la fin de notre aventure viticole américaine et Washington nous a bien surpris par ses vins d'inspiration française dans le style et nous garderons en mémoire cette phrase aperçue dans une winery pour conclure notre périple : on ne peut pas acheter le bonheur mais on peut acheter du vin et c'est à peu près la même chose !